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Approche de la mycologie en Corse Une conférence de Jean Alesandri
Introduction de Ghjiseppu Leoni, président de l'ADECEC
Cette comparaison avec les champignons est souvent faite pour tout ce qui croît rapidement et en abondance. Une bonne averse et une température douce suffisent en effet pour faire surgir du sol, en quelques heures, ces organes charnus et d'aspect bizarre que sont les champignons. Nous les avons choisis pour thème des deux principales manifestations
culturelles de cette année. La Corse est loin d'en être dépourvue, ce qui a justifié sans doute la création de plusieurs associations mycologiques. Certains champignons sont très toxiques, d'autres réputés délicieux, font le régal des fins palais. Pour en savoir davantage sur les champignons de Corse, sur la recherche mycologique en Corse et sur les grandes lignes de la flore mycologique insulaire, nous avons fait appel à Jean Alesandri, président de la Société Mycologique d'Ajaccio, qui a aimablement répondu à notre sollicitation… ---
Les différents thèmes abordés ont permis à l'assistance présente de découvrir que l'étude des champignons en Corse remonte à deux siècles, les premiers travaux scientifiques datant de 1820. Le premier chercheur à avoir fait un travail de recherche, étant un libéral, pharmacien à Rome, du nom de Maximilien Romagnoli, lequel a réalisé une magnifique étude sur les champignons, avec dessins, descriptif et situation géographique de quelques 197 espèces. Autre fait important qui dénote l'intérêt des corses pour les champignons, notamment en matière de gastronomie, concerne le seul cas d'empoisonnement connu sur l'île et daté du 4 novembre 1867 à Muru. Et cette consigne de 1921, émise comme un cri d'alerte " Méfiez vous des champignons, ils donnent la mort" . Cette circulaire devait faire le tour des écoles. Des faits qui prouvent qu'il y a toujours eu en Corse des consommateurs de champignons. La conférence de Jean Alesandri s'est ensuite orientée vers quelques aspects d'ethnomycologie, avec un voyage sur support diapositives à travers la Corse, notamment les champignons les plus consommés.
L'avancée de la rechercheLe thème de la recherche mycologique en Corse a mis en exergue le tournant important de 1901, avec le grand colloque organisé et au cours duquel 800 espèces étaient recensées. Et si l'étude mycologique insulaire connaissait une certaine mise en sommeil en période d'après guerre, elle devait renaître en 1972 avec l'organisation du Premier congrès de la société mycologique de France en Corse. De ce congrès découlait la création de trois sociétés, avec Ajaccio, Bastia et Porto Vecchio, puis en 1986, l'adhésion à la Fédération des Associations Mycologiques Méditerranéennes. De très gros progrès devaient dès lors avoir lieu, à l'image de l'avancée de la recherche qui recensait pas moins de 2000 espèces.
Identifié en CorseAu chapitre des grandes lignes de la flore mycologique corse, Jean Alesandri a cité le Boletus Corsicus, ce champignon identifié pour la première fois en Corse le 29 mars 1895, et qui conservera son nom grâce à la règle d'or de l'antériorité, alors que des chercheurs sardes voulaient lui donner le nom de Boletus Sardus... Ou encore ce champignon très rare en Corse, que l'on ne trouve que dans la région de Cervioni : il s'agit de la truffe blanche d'été, très estimée en matière de gastronomie ! Pour clore sa conférence, Jean Alesandri, a offert à l'ADECEC le champignon auquel on prête des vertus de porte bonheur et de longue vie, le Ganoderma Lucidum, en souhaitant à notre association d'être centenaire, et de poursuivre de façon sereine son travail au service de la langue et du patrimoine. Notons que la journée annuelle de la langue corse organisée par l'ADECEC aura lieu cette année le jeudi 2 août, dans la continuité de cette conférence, avec un programme qui s'articulera autour du thème central " La mycologie en Corse ". |
A
Lupinu, les immeubles ont, soi-disant, poussé comme des champignons
!
